SaLade de la ChAnCe…100% SaUvAgE!

Ceux qui ont déjà eu l’occasion de participer à l’une de mes sorties & atelier cuisine des plantes sauvages savent que l’un de mes « incontournables » est ce que j’appelle: le pEsTo de la Chance! Comprenez par « chance », la « chance du jour », ou plutôt la « chance de la cueillette du jour », selon ce que nous trouverons en chemin et ce que nous offre dame Nature à cet instant bien sûr!

Reprenant cette idée (que j’adore vous l’avez compris!), je vous propose en ces temps confinés, vous souhaitant l’accès à un bout de jardin aussi généreux que le mien…

…La SaLaDe de la ChAnCe, 100% sAuVaGe (ou pAs!)

Le principe reste le même, la condition également, à savoir – comme toujours en cueillette sauvage (que ce soit pour les plantes comme pour les champignons)- d’être bien sûr de ce que l’on cueille: au moindre doute, s’abstenir!

Apprendre à reconnaître puis à nommer les sauvageonnes pour les considérer, les apprivoiser et les aimer… pour en faire bon usage au rythme des saisons et dans le respect de l’environnement!

Etant « privée de sortie » en ce moment et en attendant de vous retrouver au détour d’un sentier & et de vous accompagner à la découverte de ces précieuses sauvageonnes, je vous invite à les regarder de plus près et pourquoi pas à vous prêter à ce petit défi!

Après l’identification de la plante, il s’agit de savoir quelle partie on utilise (jeune pousse, feuille, fleur, racine etc..), de quelle manière et en quelle quantité!

Quelle partie? Pour les salades, on privilégiera les belles, jeunes & tendres feuilles ou jeunes pousses printanières, cueillies si possible avant la floraison! Cela suppose de savoir reconnaitre la plante sans fleur, mais permet de profiter au mieux de leurs vitamines et minéraux en évitant l’amertume et la coriacité des feuilles plus mâtures! C’est une règle générale, à adapter selon les plantes…en gardant en tête quelles ne deviennent pas toxiques pour autant…mais qu’on les préfèrera en tarte ou soupe par exemple!

En quelle quantité? On distinguera les plantes « feuilles » qui serviront de base à la salade, des plantes plus aromatiques, à associer en moindre quantité, en les ciselant par exemple! D’autres part, certaines plantes peuvent être comestibles en quantité limitée, et selon leurs composants il faudra éviter d’en abuser! N’oublions pas que « c’est la dose qui fait le poison! » Je pense notamment aux Oseilles (Rumex sp.) et Oxalis, qui contiennent de l’acide oxalique dont il ne faudra pas abuser, et éviter en cas d’insuffisance rénale. Pour rappel et pour dédramatiser, de nombreux aliments en contiennent, c’est le cas des blettes, betteraves, épinards ou de la rhubarbe, donc pas de panique!

Bref, j’avais très envie de vous raconter des SaLaDeS…alors en voici quelques possibilités, à décliner selon votre chance du jour, la saison et les milieux auxquels vous avez accès mais aussi et surtout selon votre inspiration!

C’est parti pour une petite cueillette virtuelle!

Pour la base de la salade, choisissez par exemple:

• de belles feuilles tendres de Pissenlit (Taraxacum officinale) ou de Hyoséride rayonnante (Hyoseris radiata), de Reichardie faux-picris (Reichardia picroides), de Chénopode Bon-Henry (Chenopodium bonus-henricus) ou Chénopode blanc (C. alba), de Violette odorante (Viola odorata), de Petit oseille (Rumex acetosella), des craquants et rafraichissants Nombrils de Venus (Ombilicus rupestris), sans oublier les jeunes feuilles relevées de l’Ail des ours (Allium ursinum) ou de l’Ail à 3 angles (A. triquetrum) bien sûr!
• des jeunes pousses de Mouron des oiseaux (Stellaria media) qui évoque la noisette, de Vesce (Vicia cracca) qui rappelle le goût du petit pois cru ou encore d’Asperge sauvage (Asparagus acutifolius)!

Une fois que la base est assurée, on peut rajouter des plantes plus aromatiques (ciselées, et en moindre quantité donc); comme les jeunes feuilles rafraîchissantes du Fenouil sauvage (Foeniculum vulgare), de Lierre terrestre (Glechoma hederacea), de l’Achillée millefeuille (Achillea millefolium) ou de Ligurie (A. ligustica) selon votre région, etc…

Les jeunes pousses de Fenouil sauvage sont excellentes crues!!

Au retour de la cueillette, je vous suggère de trier et vérifier vos trouvailles; et pourquoi pas de les rincer à l’eau ou à l’eau vinaigrée – l’idéal étant de cueillir le plus « propre » possible!

Ensuite, on passe aux fleurs comestibles pour rajouter de la couleurs & des saveurs! (je reprends la liste présentée il y a quelques jours dans ma recette de rouleaux de printemps!): en ce moment trouvez des boutons floraux & piquantes fleurs d’Ail sauvage (des ours ou triquètre!), des sulfureuses Moutarde sauvage, Alliaire officinale et Cardamine des prés ou de croquantes et sucrées fleurs d’Asphodèle, de l’acidulé Oxalis et de la tendre Violette odorante; mais aussi de Pâquerette, de Primevères, de Souci des champs, de Lamier pourpre, blanc ou jaune!

Evidemment tout est permis, y compris d’y ajouter des feuilles de salade cultivée & autres mescluns, fleurs comestibles du jardin comme le Souci, la Capucine, la Bourrache et j’en passe mais aussi de graines germées ou autres graines torréfiées (de tournesol, courge, lin etc..), tout comme de saupoudrer le tout de levure de bière!!

Si en prime, vous avez des AgRuMes au jardin, alors là c’est la FêTe et vous associez à votre salade quelques dés d’orange ou d’orange sanguine, quartiers de clémentine ou rondelles de kumquats…je vous laisse imaginer!

Quant à l’assaisonnement c’est une autre histoire, libre à vous de vous exprimer, pour ma part je reste dans la simplicité avec huile d’olive et jus de citron…ou pourquoi pas vraiment si vous insistez: un petit vinaigre de cidre aromatisé aux plantes!!

Je pense vous avoir raconté suffisamment de salades pour ce soir...maintenant à vous de jouer!!